Les procédures de décollage
INFORMATIONS RELATIVES AUX PROCEDURES DE DECOLLAGE (configuration est)
Les procédures de décollage et instructions depuis Orly (trajectoires, nuisances phoniques et couvre-feu, consignes en cas de panne, …) sont détaillées dans ce document émanant de la DGAC.
Lors de leur décollage en configuration Est par exemple (les mêmes principes prévalent pour la configuration ouest), les avions doivent circuler dans un « Volume de Protection Environnementale » (VPE). Le VPE correspond à un « cône » dont la projection au sol (anciennement « Zone de Navigation Obligatoire ») a été transposée sur cette carte (forme de couleur noire).
Au centre de ce VPE, l’avion suit le cap 75° puis 84° pendant 6,5 miles nautiques (environ 12 kms). Dans ce VPE, les avions doivent suivre la procédure dite « de moindre bruit ».
Il faut comprendre que les procédures officielles sont représentées sur papier par une trajectoire idéale, moyenne, appelée nominale. Une fois sortis du VPE, la nécessaire dispersion des avions autour de cette trajectoire nominale afin de respecter les séparations minimales entre aéronefs (mesure de sécurité) produit une importante variété de trajectoires, dont le résultat est appelé flux ou chevelu. Ainsi, tous les avions sont loin de prendre exactement la même trajectoire dès qu’ils ont quitté le VPE.
Une exception notable aux règles de ce VPE sont les avions à hélices (moins bruyants ou à tout le moins produisant un bruit moins dérangeant) : ils sont autorisés à quitter le VPE dès qu’ils ont atteint une altitude de 2.500 pieds (750 m).
Extraits du document DGAC sur la procédure de moindre bruit :
« Les procédures opérationnelles de décollage à moindre bruit doivent être appliquées par les pilotes. Le vol doit être conduit de manière à atteindre le plus rapidement possible la hauteur de 3.000 pieds (900 m) au-dessus du niveau de l’aéroport. Les pilotes des avions munis de turboréacteurs doivent en outre utiliser les procédures de montée initiale suivantes :
– maintenir la vitesse V2 + 10 jusqu’à la hauteur de 3.000 pieds avec un braquage des volets correspondant à la configuration décollage ;
– maintenir la puissance de décollage jusqu’à la hauteur de 1.500 pieds (450 m), puis la puissance maximale de montée jusqu’à la hauteur de 3.000 pieds ;
– à 3.000 pieds reprendre la puissance normale de montée, procéder à la rentrée des volets et adopter la configuration de montée de route. »
Extrait du document DGAC précisant les obligations de suivi du VPE par les pilotes :
« Le commandant de bord volant selon les règles IFR (vol aux instruments par opposition au vol à vue) conduit son vol à l’intérieur du VPE. Les procédures concernées et les VPE associés sont définis en annexe. Lorsqu’un VPE est associé à une procédure de départ initiale, le commandant n’est plus tenu aux dispositions du présent article dès lors qu’il a atteint les « limites de sortie » ou la limite supérieure définie. Le commandant de bord ne peut déroger aux règles que s’il le juge absolument nécessaire pour des motifs de sécurité ou s’il a reçu une instruction de contrôle délivrée par l’organisme de contrôle de la circulation aérienne pour des motifs de sécurité des vols. Les avions à hélices ne sont pas concernés par les dispositions relatives aux VPE. »
L’avion qui atteint le point de sortie du VPE suit ensuite le plan de vol de sa destination future (environ 15% droit vers l’est, 60% virant au secteur sud, 25% dont tous les gros porteurs faisant un retour vers l’ouest ou le nord). Le plan de vol des avions se dirigeant notamment vers les secteurs sud, sud-ouest et ouest (les plus nombreux) est établi selon les instructions de la DGAC :
RWY 08
Monter RM 075° vers le niveau initial.
A D 2.5 OL, à droite pour intercepter et suivre RDL 084° OL (RM 084°).
Vers OPALE-ATREX-NURMO-LGL-EVX (1V-1X)
A D 6.5 OL, à droite pour intercepter et suivre RDL 247° CLM (RM 247°).
A D 31.8 CLM (PO 086 – WP à survoler) suivre le SID.
Traduction : au départ de la piste 08, monter vers le niveau initial avec un cap 75°. A 2,5 miles nautiques (NM) de la balise d’Orly, virage à droite au cap 84°. Pour les routes de l’ouest et du nord, à 6,5 NM (sortie du VPE), virage à droite pour intercepter le radial de la balise de Coulommiers (CLM) au cap 247°. Tenir ce cap jusqu’à 31,8 NM de la balise CLM pour survoler le point GPS PO 086. Ces instructions sont rapportées sur le schéma ci-dessus et cette vue aérienne.
En réalité, les avions modernes sont pratiquement incapables d’effectuer un virage aussi serré que celui représenté sur ce schéma. La courbure réelle dépend de nombreux facteurs dont le principal est la vitesse de l’aéronef : plus elle est grande, plus le rayon sera élevé. La dispersion importante des trajectoires commence donc dès la sortie du VPE, tant en position par rapport au sol qu’en hauteur au sol.
Entre ensuite en ligne de compte la conduite des vols par le contrôle aérien : certains avions exécutent une trajectoire en forme de « crosse » pour revenir sur le fameux radial 247. Celui-ci passe en réalité au-dessus de nombreuses communes partenaires de DRAPO (voir la vue aérienne) et constitue la source de nombreuses nuisances sonores, particulièrement les gros porteurs lourdement chargés et partant vers les DOM-TOM. D’autres avions effectuent la courbe qu’ils peuvent ou veulent, plus ou moins serrée pour continuer à gagner de l’altitude (puisqu’un avion en virage perd plus ou moins de sa portance), de forme « ovoïde », pour piquer directement vers le point GPS PO 086, voire même le point de survol obligé constitué par la balise de Rambouillet (RBT).