La pollution des avions
« Si le secteur aérien était un pays, il entrerait dans le top 10 des principaux émetteurs »
Commission Union Européenne
Le secteur aérien fait partie intégrante des activités humaines polluantes. De par sa forte croissance – il est prévu un doublement du trafic aérien d’ici 15 ans – sa contribution à la pollution ne fait qu’augmenter.
La pollution des avions : un effet global sur le climat
Le transport aérien contribue au dérèglement climatique par les Gaz à Effet de Serre (GES) qu’il émet. Le Service Technique de l’Aviation Civile souligne que, en altitude, » les avions rejettent leurs émissions non pas à la surface terrestre mais directement dans la région de la tropopause où leur potentiel d’impact dans l’atmosphère se trouve démultiplié « . Lors de la combustion imparfaite du kérosène, les émissions de dioxyde de carbone (CO2), les oxydes d’azote (NOx) ainsi que les traînées de condensation participent à l’effet de serre.
L’impact global du secteur aérien sur le climat est largement sous-estimé ne tenant compte que des émissions de CO2 et omettant volontairement les NOx et les trainées de condensation. On peut estimer aujourd’hui que l’impact réel de l’aviation sur le réchauffement climatique global est plutôt de l’ordre de 4 à 8 %. Les progrès techniques réalisés actuellement sur les avions en matière de pollution ne permettent pas de compenser l’augmentation de la pollution inhérente à la forte croissance du trafic aérien.
La pollution des avions : un effet local sur les populations
Alors que le transport routier et en particulier les moteurs diesels sont pointés du doigt pour leurs émissions nocives pour la santé, silence radio sur la contribution polluante du transport aérien, pourtant avérée par Airparif et toute aussi nocive. Le kérosène étant similaire au gazole, la pollution des avions est identique à celle des moteurs diesel voire même plus nocive puisque les filtres à particules et autres pots catalytiques n’existent pas sur les réacteurs des avions et que le kérosène contient des additifs extrêmement dangereux dont les effets nocifs ne sont pas tous encore connus.
Les principaux polluants émis autour des aéroports et qui influent localement sur la qualité de l’air sont :
- Les Particules Fines et Ultra Fines (inférieures à 0.1 µm)
- Les oxydes d’azote (NOx)
- le dioxyde de soufre (SOx)
- les composés organiques volatiles (COV)
- le monoxyde de carbone (CO)
Pour en savoir plus sur Les pollutions atmosphériques dues aux avions
Dans son rapport 2015, l’ACNUSA souligne qu’en 2013, le transport aérien (avions uniquement) a émis 10 ktonnes (kt) de NOx, ce qui représente par rapport à l’année de référence 1990 une hausse de 45 %, tandis que les émissions de NOx liées au transport routier se sont élevées à 530 kt soit une diminution de 55 % par rapport à 1990.
Concernant les Particules Fines PM10, les émissions dues aux avions en 2013 se chiffraient à 0,6 kt. Elles ont augmenté de 19 % par rapport aux données de 1990. Quant au transport routier, les émissions en PM10 étaient de 37 kt, soit une diminution de 49 % par rapport à 1990.
Source : CITEPA, Rapport national d’inventaire – Inventaire des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre en France – séries sectorielles et analyses étendues.
L’aéroport urbain de Paris-Orly pollue autant que le périphérique parisien en NOx
Aux portes de Paris, l’aéroport de Paris-Orly émet autant d’oxydes d’azote (NOx) que le périphérique parisien (étude Airparif 2004). Au bout des pistes, où habite une forte densité de population, le trafic aérien émet 60% des oxydes d’azote (NOx) et 35 % des particules (source Airparif).
A l’échelle de l’Ile de France, Airparif chiffre la contribution des deux aéroports Roissy CdG et Orly (activités au sol et phases de roulage + décollage + atterrissage en dessous de 915m des avions) à hauteur de 8% des émissions régionales d’oxydes d’azote, soit les émissions de NOx de 3 périphériques parisiens !
Les concentrations en Particules Ultra Fines sont 3 à 10 fois plus élevées autour des aéroports
Dans son rapport 2016, l’Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires (ACNUSA) alerte les autorités sur les émissions de Particules Ultra Fines (PUF) par les moteurs des avions.
De récentes études menées autour de grands aéroports aux États-Unis et en Europe montrent que les concentrations en Particules Ultra Fines sont 3 à 10 fois plus élevées autour des aéroports par rapport à un niveau de fond urbain (qui n’est déjà pas un air pur!).
La France s’est engagée depuis 2009, dans la loi dite « de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement » à :
– réduire de 50% la consommation de carburant
– réduire de 80% les émissions d’oxydes d’azote (NOx)
Ces objectifs doivent être atteints à l’horizon 2020. L’année 2020 approche… et l’objectif ne sera pas atteint.